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DÉVELOPPEMENT DURABLE : FAISONS 2030 DÈS 2022
La campagne présidentielle se tiendra pendant que la France assurera la présidence du Conseil de l’Union européenne, à l’heure où l’Europe cherche à devenir le fer de lance mondial du développement durable avec son nouveau programme législatif "Fit for 55" annoncé à la suite de son Pacte vert et du plan de relance Next Generation EU.
Cette présidentielle débutera alors que se tiendra - cette année - les trois COP des Conventions de Rio sur le développement durable : climat, biodiversité, désertification… Ce contexte nous ramène donc constamment au même centre de gravité : les candidats à la présidence de la République seront-ils prêts pour répondre à la question "quel avenir voulons-nous vraiment pour les générations futures ?"
Rendez-vous mondial
Au début de la pandémie, le débat a fait rage sur les moyens de faire émerger un nouveau paradigme économique et social, plus juste et plus responsable. Alors que nous fêtions le 5e anniversaire des Objectifs de développement durable des Nations unies, nombreux sont ceux qui - paradoxalement - sont totalement passés à côté de cette grammaire universelle qui répond intelligemment à la grande question du "monde d’après".
L’Agenda 2030, programme de développement durable adopté par l’Organisation des nations unies (ONU), constitue en effet une référence mondiale. Celle-ci intègre les préoccupations écologiques et les enjeux de justice sociale dans la reformulation de nos modèles économiques. Elle permet de conjuguer l’action des gouvernements comme des ONG, des collectivités publiques, des entreprises ou des individus, pour se projeter dans un avenir désirable car soutenable.
Une surmobilisation
Il était donc vain - ou vaniteux - de se perdre en nouvelles controverses alors que nous devons entrer de plain-pied dans la décennie de l'action. Les objectifs sont posés. Il faut maintenant rassembler toutes nos forces - financières, intellectuelles, créatives - et notre courage politique pour réussir cette transition.
Car la crise dans laquelle nous nous enfonçons est une crise systémique globale. Elle exige désormais une surmobilisation de notre part à toutes les échelles et sur tous les fronts, y compris social et géopolitique. De nouvelles formes de conflits inter-étatiques apparaissent déjà : conflits liés à l’accès aux ressources naturelles, migrations forcées, Etats-faillis… quand les tensions sociales - et notamment intergénérationnelles - sont déjà présentes.
Reconnaissons d’emblée que cette crise mérite certes l’attention et l’implication de tous, mais ne peut se régler seulement par des citoyens super-héros qui porteraient - par leurs choix personnels - tout le poids de la transition sur leurs épaules. Ce serait trompeur de laisser s’installer cette idée inefficace. Elle a besoin de dirigeants politiques pleinement informés, déterminés, de capitaines d’industrie audacieux, d’inventeurs sobres et créatifs à la fois.
Profonde transformation
Ce qu’on appelle "la transition" est en fait une profonde transformation. C’est une véritable révolution politique, philosophique et économique qui s’apparente plus à la Renaissance qu’au grand soir : un processus long, nécessitant un véritable leadership, qui modifie tant notre rapport au monde que notre posture ontologique en tant qu’espèce, ainsi que nos modes de vie. Cette transformation profonde requiert plus que tout un récit pour advenir. Plus exigeant et moins anxiogène à la fois.
De ce point de vue, le rendez-vous présidentiel de 2022 sera indispensable : la France, pays qui a initié, porté et préservé le seul Accord universel en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, pourrait également être l’aiguillon de l’Europe, première puissance internationale mobilisée pour atteindre la neutralité carbone et faire émerger une économie régénérative. Nous devons donc faire 2030 dès 2022 : nous ne pourrons pas attendre le prochain rendez-vous présidentiel pour espérer des résultats à temps.
Thomas Friang, Fondateur et Directeur général de l’Institut Open Diplomacy et créateur des RDD
Matthieu Auzanneau, Directeur du Shift Project
Frédéric Fotiadu, Directeur de l’Insa Lyon
Stephan Bourcieu, Président du directoire de BSB
Laurent Champaney, Directeur général d’Arts et Métiers
Emmanuel Métais, Directeur général d’Edhec Business School
Bruno Ducasse, Directeur général de Montpellier Business School
Christophe Germain, Directeur général d’Audencia
Romain Soubeyran, Directeur général de Centrale Supélec
Frank Bournois, Directeur général et Doyen de ESCP
SIGNATAIRES