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Economie circulaire : 5 idées pour accélérer

| Juliette Kirscher-Luciani, Fellow de l'Institut Open Diplomacy

10 novembre 2020

Lors de la journée consacrée au thème “Construire l’Europe de l’écologie” des Rencontres du Développement Durable s’est tenue une Keynote, modérée par Thomas Friang, Fondateur et Directeur général de l’Institut Open Diplomacy, avec Jean Hornain, Directeur général de Citeo, autour du thème « Economie circulaire : 5 idées pour accélérer »

Citeo, entreprise pionnière de l’économie circulaire, est la preuve que l’initiative d’une action collective et citoyenne en faveur de l’environnement peut venir du secteur privé. Dédouanant le consommateur d'une pression responsable d'un malaise social en France, l’entreprise est à l'initiative du dispositif de Responsabilité élargie du producteur - REP, qui implique que les acteurs économiques (fabricants, distributeurs, importateurs) mettant sur le marché des produits générant des déchets prennent en charge tout ou une partie de la gestion de ces derniers.

Les emballages ménagers représentent 5 millions de tonnes sur les 250 millions de tonnes de déchets recensées chaque année : c’est une petite portion mais c’est peut-être la plus visible. Promouvoir les mécanismes relevant du concept d'économie circulaire est donc un bon début, mais c'est encore insuffisant. Pour Jean Hornain, l’économie circulaire peut structurer la nouvelle économie de demain et participer à la création de nombreux emplois dans les années à venir. Voici cinq idées pour faire accélérer sa mise en place :

1) Ne pas considérer que la responsabilité incombe au seul consommateur. En effet, l’économie circulaire repose sur un système actif et horizontal : gouvernement, collectivités territoriales, entreprises, initiateurs et acteurs du tri sélectif... tous participent à un dispositif commun, dont la réussite dépend de la fluidité de fonctionnement.

2) Considérer le secteur privé comme un acteur de la solution. Jean Hornain souligne, à ce titre, que 800 millions d’euros sont investis chaque année par les 30 000 entreprises qui financent Citeo en faveur du tri de leurs emballages. C’est ce qui permet au dirigeant de Citeo d’affirmer que 70 % des emballages ménagers aujourd’hui sont recyclés en France. À quand les 100 % ?

3) Internaliser l’éco-conception. Cela passe par la consolidation de la stratégie RSE des entreprises sur l’éco-conception pour celles qui produisent des déchets, conformément à la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire en France.

4) Créer un système mondial de collecte des déchets pour répondre aux deux urgences que sont la gestion des déchets dans les espaces urbains et l’accumulation de plastique dans les océans. Les 8 millions de tonnes de plastiques versés dans les océans chaque année continuent d’alimenter le « continent de plastique ».

5) Aider les entreprises à supporter le coût du recyclage. Le « juste emballage » est une solution à promouvoir. L’emballage est « juste » matériellement parlant, c'est-à-dire qu’il n’utilise pas plus de matériaux pour emballer un produit que ce que celui-ci nécessite vraiment. Egalement, le partage des coûts de la recherche sur les matériaux innovants et ceux du tri sélectif sont partagés entre le producteur et le consommateur.