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Pour penser le piège stratégique du dérèglement

| Livio Bachelier, Fellow de l'Institut Open Diplomacy

9 novembre 2020

Lors de la journée consacrée au thème “Agir à tempsdes Rencontres du Développement Durable s’est tenue une Keynote dans laquelle Alain Le Roy, Ambassadeur de France et ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU, nous a parlé des conséquences stratégiques du dérèglement climatique.

L’urgence climatique nous pousse à agir car elle engendre de multiples phénomènes aux conséquences stratégiques. Les sécheresses, incendies, inondations et flux migratoires qu’elle suscite constituent autant de menaces susceptibles d’embraser les conflits actuels que de risques d’en déclencher de nouveaux.

A titre d’exemple, les tensions qui opposent depuis le début de l’été 2020 le Soudan, l’Égypte et l’Éthiopie autour du projet de barrage sur le Nil entrepris par cette dernière attestent des conséquences immédiates du réchauffement climatique sur la sécurité internationale.

Il faut agir, oui. Mais comment ? Comment agir efficacement quand le système multilatéral paraît de plus en plus à l’agonie ? L’Accord de Paris sur le climat ne peut à lui seul sauver la planète et nous assurer un futur durable. Et si les initiatives fleurissent, en témoigne par exemple l’alliance franco-allemande pour le multilatéralisme, nous ne pouvons nier qu’il existe un réel problème de coopération entre les différents acteurs sur la scène internationale.

Les Nations unies sont indéniablement un espace de dialogue et de rencontre pour la communauté internationale. Mais l’ONU ne dicte pas pour autant à chaque Etat la marche à suivre pour aller dans le sens de l’intérêt général. Pour Alain Le Roy, c’est à la société civile de se substituer aux États pour faire de l’environnement la priorité absolue de la communauté internationale. C’est justement l’objet des Rencontres du Développement durable.