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3 questions à... Stéphane Hallaire

Président de Reforest'Action

17 septembre 2020

Spécialiste de la reforestation en France et dans le monde, Reforest’Action est une entreprise à vocation sociale certifiée B Corp qui a pour mission de préserver et restaurer les forêts, via la plantation et la régénération naturelle assistée, tout en sensibilisant le grand public. Reforest’Action permet aux particuliers et entreprises d’agir concrètement en faveur de l’environnement à travers une démarche originale.

Quel est l’enjeu clé en matière de développement durable pour vous ? Quel est l’ODD absolument prioritaire ? Pourquoi ?

Le principal enjeu du développement durable est selon moi la préservation et la restauration des forêts du globe pour une raison simple. Les forêts sont à la fois le premier puits de carbone et le principal foyer de biodiversité terrestre. En protégeant les forêts existantes et en reboisant celles dégradées par la main de l’Homme ou des aléas naturels, vous agissez ainsi de façon concrète, directe et mesurable sur les deux plus grands défis de notre temps : le changement climatique et l’érosion galopante de la biodiversité. L’ODD 15 consacré à la vie terrestre, et notamment à la restauration des forêts, est donc la pierre angulaire de tous les autres. Outre l’absorption de CO2, essentielle face à l’urgence climatique, les forêts nous rendent de nombreux autres services au quotidien : la régulation du cycle de l’eau, la production d’oxygène, la fourniture de bois pour la transition énergétique, la rétention des sols. Elles constituent en outre les moyens de subsistance d’environ 1,6 milliard de personnes sur Terre. En somme, les forêts sont essentielles au bien-être humain et à la vitalité économique de nos sociétés. C’est le message je ferai passer lors des RDD.

Pour mener à bien la transition écologique, quels acteurs doivent se mobiliser ? Pourquoi faut-il dépasser le clivage traditionnel entre secteurs public et privé ?

Citoyens, associations, entreprises, pouvoirs publics : nous sommes interdépendants et appartenons tous au Vivant. Notre avenir est lié à celui des autres. Pour ces raisons, nous devons agir collectivement en faveur de la transition écologique, chacun à notre niveau et selon nos moyens. Naturellement, certains acteurs ont davantage de responsabilité face aux enjeux environnementaux, à l’image des entreprises. Notamment parce que ces dernières puisent quotidiennement des ressources naturelles nécessaires à leur fonctionnement mais aussi en raison de la richesse économique qu’elles créent, la seule susceptible de répondre aux gigantesques besoins de financement qu’exige la restauration des écosystèmes à l’échelle planétaire. Les pouvoirs publics jouent eux aussi un rôle déterminant à bien des égards, notamment à travers le vote de lois encourageant l’innovation environnementale, la mobilité durable ou encore contraignant les entreprises à réduire leur empreinte. Les ONG et les citoyens ne sont pas en reste, leur pression sur les pouvoirs publics et entreprises contribue également à des progrès, législatifs notamment. En somme, la coopération public-privé est un catalyseur essentiel de transition écologique qu’il convient de développer. Les RDD représentent dans cette optique un fantastique forum de discussion.

Afin de contribuer activement au développement durable, que faites-vous concrètement au sein de votre organisation ?

J’ai fondé Reforest’Action il y a dix ans. Mon objectif d’hier est plus que jamais présent : fournir aux entreprises et citoyens un moyen d’agir concrètement sur l’environnement et leur permettre ainsi de se reconnecter au Vivant. Pendant dix ans, j’ai activement développé Reforest’Action, multipliant nos effectifs par 20. Aujourd’hui, Reforest’Action préserve, restaure et crée des forêts dans 24 pays. Notre ambition est de planter et régénérer 1 milliard d’arbres au cours des 10 ans à venir. Dans cette optique, je m’occupe du développement stratégique de Reforest’Action. Pour y arriver, je travaille concrètement au développement de partenariats stratégiques avec des grands groupes et je dialogue de façon croissante avec des responsables publiques de haut niveau. Une autre part concrète de mon job consiste à transmettre ma vision de la forêt et son potentiel de reconnexion au vivant dans l’objectif d’inspirer des leaders à s’engager concrètement et massivement en faveur de la protection et de la préservation des forêts. Enfin, et c’est essentiel, j’essaie de rester proche et à l’écoute de de mes équipes avec qui je travaille quotidiennement.