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Gérer et régénérer

| Baptiste Marie-Catherine

2 septembre 2021

En 2014, l’évaluation de la valeur économique de la nature fut estimée à 77 milliards de dollars. Derrière cette valeur, la nature nous fournit bien d’autres services difficilement quantifiables car vitaux pour notre survie. Nous commençons à peine à comprendre notre dépendance aux écosystèmes que ces derniers disparaissent à un rythme alarmant.  

Cinq grandes causes définies par l’ONU peuvent expliquer cette perte de la biodiversité : la perte de surfaces naturelles engendrées par l’artificialisation des sols, la surexploitation des ressources, les pollutions des activités humaines, le changement climatique et la prolifération d’espèces exotiques envahissantes.

Pour répondre à l’impératif écologique, les Nations unies ont défini des objectifs de préservation en 2011 appelées objectifs d’Aichi, ainsi qu’un plan décennal de mise en œuvre. A l’aune de la fin du plan et après l’alarmant rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), force est de constater que ces derniers n’ont pas été atteints. Il est maintenant urgent que la biodiversité devienne l’affaire de tous !

Outre leurs préservations en tant que patrimoine mondial, les écosystèmes nous rendent des services. Ils nous approvisionnent en matières premières, en nourriture, nous protègent des pollutions, des aléas climatiques et nous donnent un potentiel de développement sur les territoires. Protéger la biodiversité c’est protéger nos sociétés et notre humanité !  

L’écoconception est l’intégration de l’environnement à toutes les étapes de la vie du produit. De l’extraction de matière première au recyclage des déchets, cette approche globale constitue un formidable vecteur d’innovation.

Protéger la nature c’est également la garantie de trouver des sources d’inspirations ! Combien de brevets déposés ou d’avancées majeures ont reproduit ce qui a été fait par le vivant. Avec le biomimétisme, la nature devient notre plus grand laboratoire.

Les solutions fondées sur la nature sont des alternatives de plus en plus intéressantes. Nous plantons des arbres pour nous protéger de la chaleur ou nous créons des zones humides véritables éponges naturelles pour nous prémunir des inondations. Cette préservation de notre patrimoine naturel passera également par une valorisation des savoir-faire locaux et une gestion raisonnée des potentiels de nos territoires. 

L’avantage de ces solutions est leur capacité à fournir plusieurs services en même temps et à moindre coût. A titre d’exemple, les lacs nous assurent à la fois des zones de stockage d’eau et la création d'aires de baignade et de loisirs. Une gestion multi-usage garantissant une prise en compte effective des trois piliers du développement durable nous impose cependant de dépasser les simples données économiques. 

Les Rencontres du Développement Durable seront l’occasion d’un point d’étape sur ces avancées, d’une perspective sur les chantiers à suivre, et de propositions concrètes pour un capitalisme de progrès.